25.02.2016
Information donné par le journal La Croix" .
La colère populaire contre le président Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990, ne cesse de croître dans le pays. Le mouvement a commencé à se manifester à l’automne 2014 ; contre la vie chère, puis contre la mal-gouvernance. Il ne cesse, depuis, de prendre de l’ampleur. En toile de fond de la contestation, la chute du cours du pétrole qui vide les caisses de l’État : depuis le début de l’année, les fonctionnaires se plaignent d’importants retards de salaire. Le climat est d’autant plus électrique que la date de l’élection présidentielle est proche.
Dans ce contexte, l’affaire du viol de Zouhoura a fait l’effet d’une bombe. Elle est même en passe de devenir au Tchad ce que le suicide de Mohamed Bouazizi a été en Tunisie en décembre 2010 : un catalyseur de la colère sociale contre les dérives du régime en place. Le 8 février, cette lycéenne de N’Djamena était enlevée et violée par des fils de hauts dignitaires du régime. Ces derniers, enfants de l’impunité, ont posté des images du crime sur les réseaux sociaux. Mais la vidéo soulève l’opinion publique dans ce pays où le viol est tabou.