L’an prochain à Jérusalem ! Ok, mais avant cela il y a un autre rendez-vous pour tous les jeunes juifs de France : du 12 au 17 juillet à Paray-le-Monial, charmante bourgade bourguignonne, à 1h30 de Lyon1. Cela fait quarante ans que la communauté catholique de l’Emmanuel y organise des sessions de cinq jours pour tous les styles et tous les âges : familles, jeunes, retraités, jeunes professionnels, etc. Et c’est précisément là que l’évêque du lieu, Monseigneur Benoît Rivière, a décidé d’accueillir 600 jeunes juifs et catholiques pour un événement pas banal et, disons-le, terriblement audacieux.
Il s’agit pour les 18-35 ans de venir découvrir et faire connaître le judaïsme vivant, tel qu’il se définit lui-même. Si le principe paraît simple, l’organisation s’avère plutôt complexe : monter un espace 100 % cacher (certifié par le rabbin Yehouda Berdugo) en plein cœur d’une cité-sanctuaire, haut lieu du renouveau catholique actuel ; organiser la table cacher commune pour les juifs et les chrétiens ; faire vivre le chabbat non seulement à tous les participants, mais y inviter aussi les 2 500 participants de la session 25-35 ans qui se déroulera en parallèle.
Côté catho, l’intérêt est évident. C’est la rencontre idéale pour découvrir ou approfondir les racines juives du christianisme, de sa foi, de son éthique, de sa liturgie. Sans cette connaissance fondamentale, il est impossible pour un chrétien de saisir réellement son identité religieuse, car c’est en « scrutant le mystère de l’Eglise » que le concile Vatican II a déclaré le lien indissoluble de l’Eglise avec le judaïsme2. Et si le pape Benoît XVI a parlé des juifs comme de « nos pères dans la foi », et Jean-Paul II comme de « nos frères aînés », c’est bien pour signifier cette filiation. Ce sera aussi l’occasion de mesurer la dette que nous devons à nos amis juifs, dans un profond souci de vérité.
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