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Bonjour,
Plus qu'une histoire d'idée et de ressentis, la démarche intérieur, la spiritualité n'est pas vraiment la même si on s'en tient aux fondements des deux.
Ce qui fait le protestantisme est la conversion personnelle à Jésus-Christ sans intermédiaire, ni rituel, sur la base de la Bible et de l'éclairage du Saint-Esprit. C'est l’accueil de la Grâce de Dieu donnée avec le Saint-Esprit, du croyant qui est seul face à Dieu. L'identification personnelle à Christ, dans sa mort à la croix pour nos péchés, et dans sa résurrection, pour abolir le péché, l'influence de Satan dans nos vie, et nous faire naître à nouveau en Lui. C'est ce que j'ai découvert à travers la foi évangélique, alors que je n'avais jamais vraiment compris le sens de l'Evangile, c'est devenu plein de sens, percutant, tranchant, brûlant, plein de vie. Je n'avais jamais été pratiquant mais ma famille étant de culture catholique, comme beaucoup de gens pour qui l'expression du religieux a plutôt favorisé l'athéisme, je trouvais ça plat et vide. J'ai découvert que Dieu pouvait être une réalité personnelle et expérimentale plutôt qu'une abstraction.
Ce qui fait le catholiscisme est normalement l'acceptation d'une tradition qui est représentée et transmise à travers le pape et le clergé. Le principe est de l'accepter sans remise en question pour la recevoir telle qu'elle est, et surtout comme les anciens l'ont vécu. Les seuls questionnements qui valent font partie du chemin qui doit tendre à être en pleine communion avec cette tradition. Donc si la Bible en fait partie, son interprétation par Rome est indissociable de son contenu et doit être accepté avec la même autorité. Le croyant s'approprie cette interprétation à travers des rituels/sacrements, des pratiques formalisées, qui officiellement doivent lui permettre de bénéficier de la Grâce de Dieu. Autant te dire que nous avons de sérieux doutes sur le pouvoir de ces sacrements et sur l'authenticité d'une telle démarche que l'on peut adopter de façon automatique et imiter sans vraiment le vivre.
Après un catholique "progressiste" qui va plus loin que Vatican II, qui n'est pas fan des liturgies et qui ne partage plus rien du tout avec la frange traditionaliste, qui est souvent engagé dans le social ou fréquente une communauté charismatique, qui est critique vis à vis de ce qu'il juge être des superstitions, et de l'autorité du clergé, dérive déjà vers le protestantisme. Rome les accepte toujours en pensant que la piété des uns compense les écart des autres, et qu'un fidèle de base n'est pas tenu d'adhérer à tout. Mais cela pose quand même un problème de cohérence !