Justice de Dieu, encore, quand l’Église veut reconnaître le martyre du père Hamel et entame, très vite, une procédure de béatification. Pour être déclaré bienheureux, il est nécessaire, selon le droit de l’Église, que le vieux prêtre ait mené une vie exemplaire et soit mort « en haine de la foi », selon la formule canonique.
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Ce critère, aux yeux du père Paul Vigouroux, postulateur diocésain qui a mené l’instruction, ne fait aucun doute : « Les deux agresseurs s’en sont pris à la croix, ont frappé l’autel à grands coups de couteau, sont intervenus durant une messe, ont tué un prêtre alors qu’il célébrait… »
Terrible confrontation entre ces fidèles catholiques et les deux jeunes convertis à un islamisme radical et terroriste. « Est-ce que vous avez peur de la mort ? », a demandé l’un des deux agresseurs à sœur Hélène Decaux, présente à la messe. Et cette dernière de répondre : « Non, je crois en Dieu et je sais que je serai heureuse. »
Le procès fait resurgir des plaies profondes, enfouies
La procédure de béatification a été transmise à Rome le 10 avril 2019, et il appartiendra à la Congrégation pour la cause des saints d’y donner suite, tout comme au pape quand il le jugera opportun. « La vie du père Hamel a été mise en lumière du fait de cet assassinat, reconnaît le père Jacques Simon, actuel curé de Saint-Étienne-du-Rouvray. Peut-être est-ce un appel à la sainteté de tous les gens ordinaires. » Le dossier, composé de 11 496 pages, est clos, et ne pourra donc pas intégrer les pièces du procès qui s’ouvre à Paris ces jours-ci.