[..." au cours de tous ses voyages, saint Bernard appuya constamment sa prédication par de nombreuses guérisons miraculeuses, qui était pour la foule comme des signes visibles de sa mission , mais lui n'en parlait que volontiers. Peut-etre cette réserve lui était imposée par son extreme modestie; mais sans doute aussi n'attribuait-il à ces miracles qu'une importance secondaire, les considérant seulement comme une concession accordée par la miséricorde divine à la faiblesse de la foi chez la plupart des hommes, conformément à la parole du Christ:" Heureux ceux qui croiront sans avoir vu!".........] ............................................................................................................................."ce [dernier] trait de la physionomie de saint bernard,qu'il est essentiel de signaler [encore], c'est la place éminente que tient, dans sa vie et dans ses oeuvres, le culte de la Sainte Vierge, et qui a donné lieu à toute une floraison de légendes, qui sont peut-etre ce par quoi il est demeuré le plus populaire. Il aimait à donner à la Sainte Vierge le titre de Notre-Dame, dont l'usage s'est généralisé depuis son époque, et sans doute en grande partie grace à son influence; c'est qu'il était, comme on l'a dit, un véritable "chevalier de Marie", et qu'il la regardait vraiment comme sa "dame", au sens chevaleresque de ce mot. Si l'on rapproche ce fait du role que joue l'amour dans sa doctrine, et qu'il jouait aussi, sous des formes plus ou moins symboliques, dans les conceptions propres aux Ordres de chevalerie, on comprendra facilement pourquoi nous avons pris soin de mentionner ses origines familiales...[Bernard naquit en 1090 à Fontaines-lès-Dijon; ses parents appartenaient à la haute noblesse de la Bourgogne,...]. Devenu moine, il demeura toujours chevalier comme l'étaient tous ceux de sa race; et, par là meme, on peut dire qu'il était en quelque sorte prédestiné à jouer, comme il le fit en tant de circonstances ,le role d'intermédiaire, de conciliateur et d'arbitre entre le pouvoir religieux et le pouvoir politique, parce qu'il y avait dans sa personne comme une participation à la nature de l'un et de l'autre. Moine et chevalier tout ensemble, ces deux caractères étaient ceux des membres de la "milice de Dieu", de l'Ordre du Temple; ils étaient aussi, et tout d'abord ceux de l'auteur de leur règle, du grand saint qu'on a appelé le dernier des Pères de l'Eglise, et en qui certains veulent voir, non sans quelque raison, le prototype de Galaad, le chevalier idéal et sans tache, le héros victorieux de la "queste du Saint Graal" ........................................................................................... extraits tiré de "saint Bernard" / de René Guénon aux Editions traditionnelles